COURBEFY

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vendredi, avril 20 2012

Courbefy au temps des seigneurs (XIIIème siècle)

A l'époque féodale, Courbefy apparait comme une des forteresses des vicomtes de Limoges qui permettaient de préserver leur territoire des invasions venant du Périgord ou de l'Aquitaine. Mais ce bien avait appartenu auparavant aux chanoines de Saint-Yrieix. Le château est placé lui même au cœur d'un espace géographique que l'on appelle alors "châtellenie" ou "seigneurie". En 1261, un acte conservé aux archives départementales des Pyrénées Atlantiques démontre que Courbefy faisait partie intégrante de la châtellenie de Saint-Yrieix. Mais le chapitre du monastère de Saint-Yrieix, ne pouvant gérer toutes ses possessions, les confia peu à peu en "commende" aux vicomtes de Limoges. Ceux-ci pouvant à leur tour les transmettre à d'autres seigneurs. Ainsi, en 1280, la Vicomtesse de Limoges, Marguerite de Bourgogne, avait donné notamment les seigneuries de Chalus, Courbefy, Bré et Chalucet à son conseiller Gérald de Maumont, don confirmé en 1285 par sa fille Marie, épouse de Arthur de Bretagne. En 1307, les héritiers Maulmont échangent cette fois leurs biens pour d'autres seigneuries dans des régions voisines avec le roi Philippe-le-Bel. En 1317, le roi Philippe-le-Long donne en récompense de ses services à Henri de Sully, bouteillier de France, les seigneuries de Châlus, Chalucet, Courbefy et Bré. Une héritière de la famille de Sully, Marie de Sully-Craon, épouse en 1400 Charles Ier d'Albret. Plusieurs membres de cette même famille possédèrent à tour de rôle Courbefy. Après les d’Albret, la forteresse fut successivement la propriété des seigneurs de Jumilhac, de Brie et de Ribeyreix , lequel en a été le dernier possesseur. Le château fut finalement démoli en 1669. sceau_doyen.jpg sceau du doyen du Chapitre de Saint-Yrieix, seigneur de Courbefy au XIIIème siècle

mardi, avril 10 2012

La reconquête de Courbefy et autres forteresses limousines par Du Guesclin (1372)

Le glorieux destin de Bertrand Du Guesclin ( vers 1320-1380) figure dans tous les manuels d'histoire. Cet illustre connétable de France avait réussi à chasser les Anglais de la Normandie, de la Guyenne, de la Saintonge, du Poitou, et du Limousin. Ses exploits s'inscrivent en particulier dans le contexte de reconquête de la grande Aquitaine par Charles V. En août 1370, Du Guesclin avait repris Saint-Yrieix mais le 19 septembre de la même année, le Prince Noir (Edouard de Woodstock, prince de Galles) mit à sac la ville de Limoges. En 1371, le connétable, épaulé par le duc de Berry, frère du roi, échoua devant Ussel tenu par les Anglais. Une chute de neige inattendue précipita leur échec. Reste que l'année suivante fut nettement plus favorable au Roi de France. Du Guesclin, avec le concours de ses "lieutenants" ( Gauthier de Payzac, Louis de Sancerre) fit en 1372 " le siège de Rochechouart, Chalucet, les Cars, Courbefy et autres châteaux" (1) dont les Anglais furent chassés. En ce qui concerne Courbefy, il faut préciser que les Anglais reprirent la place qu'il ne quittèrent définitivement qu'au début du XVème siècle. (1) Bulletin de la société historique et archéologique du Périgord, 1877, p.296 duguesclin.jpg Français 2609, fol. 354v, Du Guesclin à la bataille (Poitiers, 1471)

samedi, mars 31 2012

L'ermite de Courbefy

Dans la tradition des saints qui auraient vécu en ermitage dans les forêts limousines figure un religieux originaire d'un petit village de Noth, dans la Creuse, connu sous le nom de Geoffroy. Il aurait été ordonné en 1086 ou 1087 par l'évêque de Périgueux, Raynaud de Thiviers. En se rendant dans cette ville, il aurait traversé la forêt de Courbefy et y serait ensuite revenu vivre quelque temps en ermite. Son destin aurait pu épouser une trajectoire des plus glorieuses puisqu'il assista en décembre 1095, à Limoges, à la prédication de la croisade par Urbain II et qu'il faillit s'engager dans cette expédition vers la Terre Sainte. Mais un songe l'en détourna, selon son hagiographie, et il se consacra à la fondation de la basilique Notre-Dame du Chalard, une des plus belles églises romanes de la région hélas amputée de sa nef de nos jours.

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mercredi, mars 28 2012

Quand les Anglais furent chassés de Courbefy (1404)

A l'aube du XVème siècle, la forteresse de Courbefy était occupée par les Anglais. Ceux-ci prélevaient sur la population des sommes d'argent estimées à 50 000 écus par an selon l'historien Juvénal des Ursins ( histoire de Charles VI, année 1404). A la requête des gens du pays, Charles I d'Albret, connétable, décida de mettre le siège devant le château durant douze semaines. Après plusieurs assauts successifs, les Anglais acceptèrent de négocier leur reddition contre 14 000 écus. Un sceau daté du 6 septembre 1404 mentionne Courbefy. Celui-ci est conservé à la Bibliothèque nationale, attaché à une quittance délivrée au trésorier des guerres. On y apprend qu'un certain Pierre Banquet a été le payeur des "charpentiers, maçons, perriers, manouvriers... pour le fait de siège devant le château de Courbefy." Selon la notice, le dessin représente "un Ecu au chevron, penché, timbré d'une sorte de fleur de lys, supporté par une damoiselle. Dans le champ. des rameaux". (Bibliothèque nationale, mss. Clairambault, t. 9, fol. 521). Charles_d__Albret.jpg Armes de Charles I d'Albret (source Wikipédia)

dimanche, mars 18 2012

Courbefy : un village sur une ancienne frontière naturelle

Le nom de "Courbefy" est identifié dans les anciens textes médiévaux sous plusieurs formes. L'historien Marcel Villoutreix signale le lieu de Corbafin en 1252 et Curbifinium ou encore Curvumfinium vers 1315. Ce toponyme peut aussi bien signifier "frontière incurvée" que "terroir ayant une forme arrondie". Cet ancien village se situait à la limite exacte des diocèses de Périgueux et de Limoges et certains y ont vu le "Fines" qui est mentionné sur l'itinéraire d'Antonin datant de l'époque romaine. Pour l'historien Paul Ducourtieux, il ne faisait aucun doute que Courbefy était situé sur la voie romaine entre Augustoritum (Limoges) et Vesunna (Périgueux). Ducourtieux mentionne qu'en 1659 "le régiment du Sieur de La Motte Saint-Cyr se rendant en Catalogne arriva à Limoges les 25 mai et alla loger ensuite à Courbefy". Un autre auteur (Jean-Michel Desbordes) constate pour sa part que la village de Courbefy était implanté sur une ligne de partage des eaux séparant les bassins de la Loire et de la Garonne. La carte de Cassini au XVIIIème siècle fait bien figurer Courbefy sur cette frontière naturelle. Cassini

mercredi, mars 14 2012

Courbefy, le village qui ne veut pas mourir

A la fin des années soixante, le hameau de Courbefy perché sur sa colline, à une quarantaine de kilomètres de Limoges, ne possède plus que quelques maisons encore habitées. L'exode rural bat son plein, les derniers habitants quittent le pays. Un hameau-hôtel d'une centaine de places succède alors au village traditionnel. Puis une colonie de vacances s'installe à son tour. Pour éponger la dette de l'ancien propriétaire, le Crédit Agricole a mis le village en vente aux enchères le 21 février 2012. Mais aucun acquéreur ne s'est déclaré. Les dix neuf bâtisses du village, très dégradées à l'intérieur, ainsi que les installations sportives (terrain de tennis, box pour chevaux) n'ont intéressé personne. La mise à prix de 300 000 euros a paru plus que raisonnable à beaucoup d'observateurs, en particulier dans la capitale où l'on peut tout juste s'offrir pour cette somme un appartement de 30 ou 40 mètres carrés. Et un véritable "buzz" médiatique a alors envahi les réseaux sociaux comme "Twitter" au point d'attirer du monde entier des propositions d'acquisition dans les semaines qui ont suivi. Ce blog évoquera donc, au fil des billets, l'histoire de ce lieu, les anecdotes et les traditions qui lui sont attachées, ainsi que l'actualité puisqu'une nouvelle vente aux enchères est d'ores et déjà prévue en mai 2012. Village abandonné de Courbefy